© Futuropolis 2015 - Nadar |
Jorge ? Personne ne sait d’où il vient. C’est comme s’il voulait ne
laisser aucune trace. Javi ? Un garçon sympathique qui ne fait peut-être
pas les meilleurs choix…
Papier froissé est la première œuvre de Pep Domingo, alias Nadar, jeune auteur espagnol qui livre ici un pavé de près de quatre cents pages.
Écrit comme une chronique sociale au cœur d'une Espagne en crise, ce one-shot n’est pas seulement une étude du petit peuple qui subsiste comme il peut entre chômage et dépression. Il y a quelque chose de plus humain, de plus introspectif qui ne cède pas aux clichés pour raconter une véritable histoire. Au fil de journées s’écoulant dans une temporalité incertaine, le scénario se construit autour de ses longueurs. Chassés-croisés de personnes qui ne se connaissaient pas, mais qui, finalement, feront partie de la même histoire, Papier froissé surprend par sa richesse comme sa simplicité.
Agencé sur trois strips, en des cases parfaitement limitées, sauf lorsqu’il est question de se souvenir ou de rêver, la mise en forme s’avère des plus frustres, sans parler d’une mise en gris qui n’appelle pas à la plus grande gaieté. Pourtant, le récit s’avère prenant au fur à mesure que le lecteur s’immerge dans le volumineux album. Progressivement, l’apparente incohérence du début fait place à quelque chose de plus ordonné qui trouve toute sa justification dans un final surprenant.
À n’en pas douter, Nadar signe là un album d’une étrange maturité pour une première œuvre et laisse présager du meilleur. Décidément, la nouvelle génération ibérique réserve bien des surprises !
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