jeudi 5 mars 2015

Abracadabra...

Le magicien de Whitechapel : 1. Jerrold Piccobello

© Dargaud 2015 - Benn
Faire sortir des lapins de son chapeau, c'est une chose. Donner un sens à sa vie, c'en est une autre ! Après avoir perdu son mentor, une ancienne gloire de l’illusion revient dans le théâtre de sa prime jeunesse, là où tout a commencé...

Le créateur de la trop confidentielle Valentine Pitié est de nouveau sous les feux de l’actualité avec Jerrold Piccobello, un magicien sur le retour, un rien déprimé. Loin de l’Angleterre de Dickens, il est ici question d’une enfance heureuse malgré la dureté de l’époque, d’un pygmalion qui remplace un père trop tôt disparu et de… magie ! Benn possède l’art des scénarios peaufinés avec amour et des récits simples mais touchants. Ici, point d’effets visuels grandiloquents, alors que le sujet s’y prêterait aisément. Le trait semi-réaliste est fin, les personnages longilignes empreints d’une fragile expressivité, et l’atmosphère pleine d’un romantisme désabusé, d’un spleen victorien. À n’en pas douter, il y a là un récit en devenir qui oscille subtilement entre présent et passé, au potentiel à peine perturbé par quelques dialogues au vocabulaire désuet ou par le recours à un humour facile !

Nouvelle trilogie qui devrait trouver sa conclusion en 2016, Le Magicien de Whitechapel revisite le mythe de Faust et le registre des illusions perdues.

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