Tourne-disque
© Le Lombard 2014 - Zidrou & Beuchot |
Cher Tourne-disque,
Certaines rencontres, même si elles se produisent sur le tard, s’avèrent déterminantes. Sur les bords du lac Maï Ndombé, la nôtre fut de celles-ci. Rien ne présageait de cet improbable rendez-vous en terre africaine, mais le hasard et la musique en décidèrent autrement.
Notre histoire, nous la devons à l’imagination fertile de Zidrou et aux pinceaux de Raphaël Beuchot. Qu’en dire ? Elle est simple, bien qu’il m’ait fallu quitter ma vieille Europe, traverser la Méditerranée et survoler les trois quarts de l’Afrique pour te rencontrer et cela, à plus de soixante-dix ans ! Une fois sur place, ma curiosité d’enfant et une collection de vieux 78 tours ont aboli les barrières du racisme ordinaire qui séparent Noirs et Blancs et ont contribué à faire de ce bref séjour - à peine trois semaines - un moment d’une rare intensité durant lequel je me suis fait un ami, mélomane averti autant que discret. En une centaine de planches, sur un petit format, tout est dit avec humanité et humour. Les ellipses sont nombreuses, mais l’essentiel réside dans ma découverte de la musicalité du continent noir, de ces hommes et femmes qui n’ont rien mais donneraient tout et de ce vieux lion qui a eu pitié de moi, par égard envers ma jeune compagne… Il y avait matière à en dire encore plus, mais était-ce nécessaire ? À l’évidence, non, car il est des rêves, des silences et des couleurs qui portent en eux tous les discours du monde.
Mais de tout cela nous en reparlerons lors de ta venue à Bruxelles. Mon temps est désormais compté, il convient que nous le partagions à nouveau au plus vite.
Eugène
Certaines rencontres, même si elles se produisent sur le tard, s’avèrent déterminantes. Sur les bords du lac Maï Ndombé, la nôtre fut de celles-ci. Rien ne présageait de cet improbable rendez-vous en terre africaine, mais le hasard et la musique en décidèrent autrement.
Notre histoire, nous la devons à l’imagination fertile de Zidrou et aux pinceaux de Raphaël Beuchot. Qu’en dire ? Elle est simple, bien qu’il m’ait fallu quitter ma vieille Europe, traverser la Méditerranée et survoler les trois quarts de l’Afrique pour te rencontrer et cela, à plus de soixante-dix ans ! Une fois sur place, ma curiosité d’enfant et une collection de vieux 78 tours ont aboli les barrières du racisme ordinaire qui séparent Noirs et Blancs et ont contribué à faire de ce bref séjour - à peine trois semaines - un moment d’une rare intensité durant lequel je me suis fait un ami, mélomane averti autant que discret. En une centaine de planches, sur un petit format, tout est dit avec humanité et humour. Les ellipses sont nombreuses, mais l’essentiel réside dans ma découverte de la musicalité du continent noir, de ces hommes et femmes qui n’ont rien mais donneraient tout et de ce vieux lion qui a eu pitié de moi, par égard envers ma jeune compagne… Il y avait matière à en dire encore plus, mais était-ce nécessaire ? À l’évidence, non, car il est des rêves, des silences et des couleurs qui portent en eux tous les discours du monde.
Mais de tout cela nous en reparlerons lors de ta venue à Bruxelles. Mon temps est désormais compté, il convient que nous le partagions à nouveau au plus vite.
Eugène
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