Expérience mort : La barque de Râ
En 2019, Katlyn Fork consacre son immense fortune et monopolise tous les savoir-faire de l’empire industriel qu’elle contrôle pour ramener son fils à la vie… Mais au préalable, elle devra - avec une équipe triée sur le volet - aller explorer les frontières de la mort. Le projet Râ est lancé !
Denis Bajram, Valérie Mangin, Jean-Michel Ponzio ! L’affiche est de prime abord des plus attrayantes et donne à penser que certaines séries du 9e Art bénéficient de plus de facilités que d’autres…
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© Ankama Éditions 2014 - Bajram & Ponzio |
L’exploration de la thanatosphère fait appel autant à la technologie qu’à la théologie et, sur ce point, les compétences du duo Bajram-Mangin ne sont plus à démontrer, tout comme leur talent d’écriture. Classiquement, leur récit commence par s’attacher - au gré des rencontres avec les différents protagonistes - à la constitution du futur équipage : une scientifique spécialiste des particules subatomiques, un ex-pilote de la Nasa, un ecclésiastique prix Nobel de physique, un ingénieur de renom et une barbouze… Reste la richissime commanditaire et le commando est au complet. Ensuite vient la présentation du pourquoi. Jusqu’ici, rien à dire, si ce n’est que l’ensemble est rapidement amené. C’est une fois que le mystérieux engin imaginé pour l’occasion initie sa remontée du cours du Léthé pour son voyage vers l’au-delà que les choses se compliquent singulièrement. Les explications qu’utilisent les coscénaristes ne sont pas à la hauteur de l’imagination dont ils font preuve sur Universal War, Abymes ou Trois Christs. Dès lors, La barque de Râ perd de sa superbe, notamment par le manque de consistance et d’à propos des dialogues et par des considérations mystico-scientifiques difficiles à suivre. Cette succession de situations - par trop synchronisées sur les séquences des expériences de mort imminente - prendra certainement tout son sens ultérieurement, mais pour l’instant, elle rappelle étrangement l’odyssée des Thanatonautes de Werber & Corbeyran, la technicité en sus.
Sur ce premier tome, la prestation de Jean-Michel Ponzio interroge également. Certes, le style est là. Toutefois le manque de précision de nombreuses vignettes laisse dubitatif...
Si au début, le pitch et les premières planches laissaient à espérer beaucoup, la suite peine à susciter le même intérêt. À espérer que le prochain opus du diptyque saura ressusciter quelques illusions.
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