© Delcourt 2014 - Zidrou & Kispredilov |
Zidrou est un auteur qui s’adonne à la diversité des genres avec une
réussite qui ne doit rien au hasard ! Pour cette nouvelle production, il
délaisse Venise ou les Moeurs pour un récit d’anticipation.
Rosko
ne fait pas dans le social mais bien le sociétal… et le thriller
efficace. En quatre séquences et à peine vingt planches, le cadre est
posé et les protagonistes introduits, le tout sans circonvolutions
inutiles. D’un côté, un ange noir qui, sous des dehors d’enfant de cœur,
cache une perversité qui se voudrait mariale, de l’autre un ancien
taulard qui cherche lui aussi à s’exorciser des démons d’un passé
sanglant. Sérial killer vicieux contre policier désabusé, la
confrontation n’est pas originale, mais elle prend dans cette ville
régie par les médias et l’ultralibéralisme, un relief particulier et
dégage une indicible impression de malaise ! Comme si, les excès qui
apparaissent en filigrane n’étaient pas aussi virtuels qu’ils le
paraissent…Toute société a les criminels qu'elle se crée !
Pour
l’accompagner, le scénariste belge a – encore - fait appel à un jeune
dessinateur, Alexeï Kispredilov. Peu connu du grand public, mais pas des
lecteurs de Fluide Glacial, celui qui dit apprécier Reiser, Kamimura ou
Blutch fait preuve d’un graphisme percutant. Le trait est sans
fioriture, à la limite du crayonné, les cadrages sont simples mais
évocateurs et la mise en couleur minimaliste est parfaitement
appropriée.
Per Svenson doit mourir aujourd’hui augure
d’une trilogie sans concession, reste à attendre patiemment Les enfants
de Marie pour confirmer l’impression.
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