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© Dargaud 2012 - Pagliaro & Thirault
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L’innocence n’est plus. Aristo entraîne Rafaëlla, Dina et
Piero dans une spirale sans fin, celle de la clandestinité et de la violence.
Seul Sandro, poursuivant ses études de médecine, restera en marge du mouvement,
refusant la radicalisation sans pour autant nier ses
convictions, ni pouvoir taire, malgré Flavia, sa passion pour Raffaëlla.
Initialement prévu en trois tomes, la route de La Mano
s’arrêtera finalement à Bologne. Dans ce deuxième et dernier opus, Philippe Thirault
et Alberto Pagliaro, décrivent, via Sandro, la transformation du petit groupe
de copains en une cellule terroriste, Il Pugno, et les errements qui en
découleront. Mais au lieu de se centrer uniquement sur les cinq doigts du
poing, ils les replacent dans une Italie en proie à des mouvements
contestataires extrémistes - de gauche comme de droite – où la jeunesse
s’émancipait à travers la fac, Jimi Hendrix ou les Animals, la Marijuana et la
lutte des classes.
Mai 68, guerre froide entre les deux blocs, années de
plomb, exils, repentis, manipulations politiques, cet album ne peut être
compris indépendamment de l’époque dans laquelle il s’inscrit et c’est ce qu’a
parfaitement traduit Philippe Thirault. Si ce récit conte les errances
révolutionnaires d'amis d'enfance, il en retranscrit avant
tout les amours. Sur une large palette de sentiments, Alberto Pagliaro utilise
un trait semi-réaliste qui sait traduire cette nostalgie des passions défuntes
grâce à une mise en couleur des plus automnales.
La Mano est la chronique douce-amère d’une jeunesse qui
pensait changer le monde et qui, in fine, s’est quelque peu perdue dans les
méandres de la réalité.
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