samedi 3 novembre 2012

En route vers le grand large !

Chronique sur l'opus 8 de L'Epervier : Corsaire du Roy

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© Quadrants 2012 - Pellerin
Aude de Séverac et Yann de Kermeur ne partiront pas en croisière ensemble ; chacun ayant choisi résolument son camp. Fidèle au Roi, le corsaire breton s’apprête à appareiller pour la Nouvelle France afin de mener à bien une mission qui suscite moult convoitises. Pour sa part, la jolie comtesse n’a de cesse de faire passer de vie à trépas un Épervier qui s’évertue à lui échapper. De la rade de Brest, aux eaux glacées de l’Atlantique nord, l’hobereau du pays de Léon planera bientôt sur les neiges du Canada français.
 
Patrice Pellerin sait prendre son temps. Soucieux de véracité historique et ayant une quasi obsession du détail, alors même que 95% de son lectorat ne connait pas la différence entre le nœud d’arrêt et celui de huit, il s’ingénue avec didactisme et méticulosité à reconstituer certaines pièces du palais de Louis Le Quinzième ou à se jouer des perspectives et des éclairages sur la reproduction au 1/48ème  de la Renommée, une frégate de 8 ! Une telle précision pourrait apparaître comme une fantaisie ! Que nenni, elle concoure à donner crédibilité et réalisme à ses ouvrages. 
 
Si, dans ce nouveau cycle, la vie du jeune baron se dessine sur les mers, elle se décide à Versailles Et c’est fort heureux, car l’alternance des séquences entre le port finistérien et les appartements d’un roi, dont la diplomatie parallèle constituait le pré-carré, insuffle un tant soit peu de rythme à un deuxième opus qui en manque parfois. Mais un récit de marins sans femmes ne saurait être ! À défaut d’une à chaque escale, cette série compte son lot de jolis minois. Aussi prompt à arraisonner les navires ennemis que quelques corsets, le capitaine brestois est toujours très entouré - quelques ex-libris plutôt déshabillés tendent à accréditer ce propos. Outre Madame de Séverac et  la douce Mademoiselle de Kermellec, soucieuse de ne pas céder aux avances de son futur mari, préalablement à sa nuit de noce, voici qu’apparaît une princesse abénaquise, elle aussi sensible aux yeux bleus ! Il ne reste plus qu’à prier pour que les frégates anglaises lancées à la poursuite de la Méduse soient l’occasion de futures et belles planches de combats navals et le prochain opus devrait être un véritable régal.
 
Remis aux goûts du jour par Johnny Deep et son Pirate des Caraïbes, les histoires de flibuste ont désormais le vent en poupe. Dans ce huitième volet, courage, grand-large, romantisme et trahison sont encore une fois superbement illustrés par un dessinateur qui allie rigueur et beauté du geste. À n’en pas douter, Corsaire du Roy appellera à de nouveaux développements, qui aux dernières informations, devraient à la cadence d’une parution tous les deux ans, emmener le lecteur jusqu’en 2024 !

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