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© Quadrants 2012 - Pellerin
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Aude de Séverac et Yann de Kermeur ne partiront pas en
croisière ensemble ; chacun ayant choisi résolument son camp. Fidèle au Roi, le
corsaire breton s’apprête à appareiller pour la Nouvelle France afin de mener à
bien une mission qui suscite moult convoitises. Pour sa part, la jolie comtesse
n’a de cesse de faire passer de vie à trépas un Épervier qui s’évertue à lui
échapper. De la rade de Brest, aux eaux glacées de l’Atlantique nord,
l’hobereau du pays de Léon planera bientôt sur les neiges du Canada français.
Patrice Pellerin sait prendre son temps. Soucieux de
véracité historique et ayant une quasi obsession du détail, alors même que 95%
de son lectorat ne connait pas la différence entre le nœud d’arrêt et celui de
huit, il s’ingénue avec didactisme et méticulosité à reconstituer certaines
pièces du palais de Louis Le Quinzième ou à se jouer des perspectives et des
éclairages sur la reproduction au 1/48ème
de la Renommée, une frégate de 8 ! Une telle précision pourrait
apparaître comme une fantaisie ! Que nenni, elle concoure à donner crédibilité
et réalisme à ses ouvrages.
Si, dans ce nouveau cycle, la vie du jeune baron se
dessine sur les mers, elle se décide à Versailles Et c’est fort heureux, car
l’alternance des séquences entre le port finistérien et les appartements d’un
roi, dont la diplomatie parallèle constituait le pré-carré, insuffle un tant
soit peu de rythme à un deuxième opus qui en manque parfois. Mais un récit de
marins sans femmes ne saurait être ! À défaut d’une à chaque escale, cette
série compte son lot de jolis minois. Aussi prompt à arraisonner les navires
ennemis que quelques corsets, le capitaine brestois est toujours très entouré -
quelques ex-libris plutôt déshabillés tendent à accréditer ce propos. Outre
Madame de Séverac et la douce
Mademoiselle de Kermellec, soucieuse de ne pas céder aux avances de son futur
mari, préalablement à sa nuit de noce, voici qu’apparaît une princesse
abénaquise, elle aussi sensible aux yeux bleus ! Il ne reste plus qu’à prier
pour que les frégates anglaises lancées à la poursuite de la Méduse soient
l’occasion de futures et belles planches de combats navals et le prochain opus
devrait être un véritable régal.
Remis aux goûts du jour par Johnny Deep et son Pirate des
Caraïbes, les histoires de flibuste ont désormais le vent en poupe. Dans ce
huitième volet, courage, grand-large, romantisme et trahison sont encore une
fois superbement illustrés par un dessinateur qui allie rigueur et beauté du
geste. À n’en pas douter, Corsaire du Roy appellera à de nouveaux
développements, qui aux dernières informations, devraient à la cadence d’une
parution tous les deux ans, emmener le lecteur jusqu’en 2024 !
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