samedi 10 novembre 2012

En descendant de la montage... (air connu)

Chronique sur l'opus 1 de Niourk : 1. L'Enfant noir

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© Canal BD Éditions 2012 - Vatine
Niourk, l’enfant noir décide de fuir le village et de partir à la rechercher du vieux sorcier qui tarde à revenir de Siantag, la ville des Dieux. De cette quête, le jeune garçon sortira transformé. Après avoir percé le secret du chaman et découvert un bâton magique qui crache la foudre, il redescend chez lui. Mais un incendie a dévasté le campement, forçant les villageois à fuir vers les montagnes d’Haï et les bords du Lac Salé ; là où rôdent les monstres.
 
Ankama rend hommage à Pierre Pairault, alias Stéfan Wul, chirurgien-dentiste de son état qui, entre deux caries et une couronne, écrivit entre 1956 et 1959 quelques unes des plus belles pages de la science fiction française. Ainsi, Niourk, Oms et La jungle de Zarkass revivent grâce au trait d’Olivier Vatine, Mike Hawthorne ou bien encore Didier Cassegrain. 

Ce récit est un conte post-apocalyptique. L’Humanité a tué la planète qui était la sienne et les océans se sont retirés ne laissant subsister que quelques étendues résiduelles où se tapissent de monstrueuses créatures céphalopodes, résultats d’une évolution qui doit autant à la génétique qu’à la pollution. Quant à l’homme ? Il s’en est retourné à la chasse, arpentant des pleines arides à la recherche de sa maigre subsistance. Allégories écologiques, Niourk prend une dimension prophétique à la mesure de La planète des singes de Pierre Boulle. Ainsi, l’écrivain s’attache à démonter la régression d’une civilisation et la suprématie toujours latente de dame Nature. Toutefois, un certain espoir n’est pas totalement absent du propos et les Hautes Terres, où Thôz conduit sa tribu, pourraient réserver quelques surprises.
 
Le premier opus de cet hommage à l’un des pères de la SF française est dessiné par Olivier Vatine qui trouve là l’occasion de réaliser un vieux rêve. Ouvrant chaque chapitre sur une pleine page, l’auteur d’Aquablue livre une copie sans faute. Le dessin est net, précis, sans fioritures et sait habilement manier les ellipses pour condenser toute l’aventure du jeune garçon sur 2 albums, sans faux rythme. Une mention toute particulière au traitement des couleurs, qui sur un registre restreint et monochrome, sait donner au récit une intensité et une ambiance qui ne sont certainement pas étrangères à la qualité de cette production.
 
Une très belle entrée en matière qui sait apporter à l’oeuvre de Stéphan Wul une dimension visuelle des plus réussie.

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