© Gallimard 2020 : Walden |
Béa et Lou errent sur des routes
imaginaires, à la recherche d’elles-mêmes et de West, car il faut bien
ramener Diamant chez elle !
Sur la route de West est la dernière graphic
novel de la prolifique Tillie Walden.
Certains albums demandent une
empathie qui n’est pas innée, car malgré toute la bonne volonté du
monde, il est parfois difficile de s’affranchir de ses a priori, afin de
comprendre, sans interpréter outre mesure, un propos par trop
personnel. Il y a aussi cette réserve à s’immiscer, dans l’intimité
d’une autrice pour qui ce one-shot prend des airs de catharsis, car une
nouvelle fois… Tillie fait du Walden !
Structuré, dans sa première
moitié, comme un road-movie, ce récit glisse progressivement vers
l’abstraction, non sans rappeler, à certains égards, Alice au pays des
Merveilles. Quoi qu’il en soit, cette fuite dans un Texas évanescent et
des passés douloureux trouve rapidement ses limites pour qui n’est pas
en capacité d’apprécier la parabole waldienne. Reste que, techniquement,
le graphisme minimaliste est servi par une mise en page pleine
d’inventivité et des couleurs d’une simplisme complexité, ce qui laisse
au plus grand nombre un espace de liberté à investiguer.
Tillie Walden
cultive, avec talent et créativité, une rhétorique militante et
névrotique dont elle semble prisonnière. Pourquoi ne pas explorer
d’autres manières de concevoir les différences, ne serait-ce que dans la
complémentarité ?
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