© Dargaud 2020 : Zidrou & Homs |
Surgis des bas-fonds de Londres, trois démons anéantissent les
velléités guerrières d’une Angleterre aussi victorienne que revancharde…
Fiction fantastique dans un contexte historique autant que
contemporain, Shi clôture son premier cycle avec Victoria.
Tel la patine
du temps qui ne laisse persister que l’essentiel, Zidrou réduit
progressivement ses personnages à leurs plus bas instincts. Aussi, là où
d’aucuns auraient fait triompher l’amour et l’harmonie, il ne subsiste
ici que haine et désolation. Toutefois, le scénariste belge s’essaye à
apporter une lueur d’espoir par quelques pointes d’humour sarcastique,
voire de tendresse, mais – ironie du sort – celles-ci entrent finalement
en dissonance avec le sens du récit et induisent une discontinuité dans
le crescendo dramatique de ce dernier. Porté par une couleur
crépusculaire où les jeux de pénombres permettent de belles métaphores
graphiques, le trait de Homs excelle - comme à son habitude - dans le
mouvement et la dramaturgie, mais convainc moins aisément lorsqu’il
s’agit d’exprimer les bons sentiments.
Graphiquement toujours aussi
abouti, Victoria semble - au prix d’un dénouement aussi elliptique
qu’amer - vouloir solder le passé pour pouvoir remonter le fil le temps…
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