© Rue de Sèvres 2020 : Lemaitre & De Metter |
Couleurs de l'incendie s’inscrit dans la continuité du prix Goncourt
2013, Au revoir là-haut, qui a déjà fait l’objet d’une adaptation
dessinée par Christian de Metter en 2015, sans évoquer le film d’Albert
Dupontel. De plus, il paraît alors que sort Miroir de nos peines,
dernier volet de la trilogie de Pierre Lemaitre. Difficile, dès lors, de
parler de l’album pour lui-même, sans l’inscrire dans un ensemble plus
vaste !
Au lendemain de la Grande Guerre, Madeleine se retrouve
légataire d’une fortune qui fait la convoitise de ses proches. Aveuglée
par l’accident de son fils, elle finira ruinée et n’aura de cesse de
faire tomber ceux qui ont œuvré à sa chute.
Prenant comme fil narratif
une voix off qui ponctue les diverses étapes du récit, Couleurs de
l’Incendie fait référence, de manière romancée, à des événements pas si
lointains dont, de nos jours, bien peu se souviennent. Toutefois,
les turpitudes humaines semblent devoir conserver, quelles que soient la
latitude ou l’époque, une constance universelle et ce qui vaut
aujourd’hui prévalait déjà hier. La bande dessinée possède ses codes et
il est parfois difficile de rendre compte de la multiplicité des rapport
humains comme peut se le permettre la littérature. Dans le cas
d’espèce, sur plus de cent soixante-dix planches, Pierre Lemaitre a
toutefois le loisir de développer la personnalité de ses nombreux
personnages et de multiplier les séquences au détriment, peut-être, de
la complexité de la vengeance de Madeleine, ou du moins, de sa mise en
œuvre ! En écho, le trait de Christian de Metter excelle dans cette
ambiance d’Entre-deux Guerres en donnant aux protagonistes une vrai
carnation et en baignant le tout d’une lumière terme et en demi-teinte,
illustration des jours sombres… présents et à venir.
Couleurs de
l'incendie est de ces albums qui valent par l’immersion
cinématographique à laquelle ils invitent leur lectorat, tout en
respectant le contexte historique au sein duquel ils sont censés se
dérouler. Une façon de ne pas réécrire l'Histoire !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire