samedi 22 février 2020

COULEURS DE L'INCENDIE

© Rue de Sèvres 2020 :  Lemaitre & De Metter
Couleurs de l'incendie s’inscrit dans la continuité du prix Goncourt 2013, Au revoir là-haut, qui a déjà fait l’objet d’une adaptation dessinée par Christian de Metter en 2015, sans évoquer le film d’Albert Dupontel. De plus, il paraît alors que sort Miroir de nos peines, dernier volet de la trilogie de Pierre Lemaitre. Difficile, dès lors, de parler de l’album pour lui-même, sans l’inscrire dans un ensemble plus vaste ! 

Au lendemain de la Grande Guerre, Madeleine se retrouve légataire d’une fortune qui fait la convoitise de ses proches. Aveuglée par l’accident de son fils, elle finira ruinée et n’aura de cesse de faire tomber ceux qui ont œuvré à sa chute. 

Prenant comme fil narratif une voix off qui ponctue les diverses étapes du récit, Couleurs de l’Incendie fait référence, de manière romancée, à des événements pas si lointains dont, de nos jours, bien peu se souviennent. Toutefois, les turpitudes humaines semblent devoir conserver, quelles que soient la latitude ou l’époque, une constance universelle et ce qui vaut aujourd’hui prévalait déjà hier. La bande dessinée possède ses codes et il est parfois difficile de rendre compte de la multiplicité des rapport humains comme peut se le permettre la littérature. Dans le cas d’espèce, sur plus de cent soixante-dix planches, Pierre Lemaitre a toutefois le loisir de développer la personnalité de ses nombreux personnages et de multiplier les séquences au détriment, peut-être, de la complexité de la vengeance de Madeleine, ou du moins, de sa mise en œuvre ! En écho, le trait de Christian de Metter excelle dans cette ambiance d’Entre-deux Guerres en donnant aux protagonistes une vrai carnation et en baignant le tout d’une lumière terme et en demi-teinte, illustration des jours sombres… présents et à venir. 

Couleurs de l'incendie est de ces albums qui valent par l’immersion cinématographique à laquelle ils invitent leur lectorat, tout en respectant le contexte historique au sein duquel ils sont censés se dérouler. Une façon de ne pas réécrire l'Histoire !

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