mercredi 1 mai 2019

SARA LONE

4. Arlington Day
 
© Sandawe 2019 - Arnoux & Morancho
"Parfois rien ne se déroule comme prévu. Je devais neutraliser un "patsy" incapable d’aligner un lapin à vingt mètres et qui prétendait descendre Kennedy ! D’autres en ont décidé autrement et visiblement, ils disposent de moyens qui dépassent les miens... 

 Le 22 novembre 1963, mourut un président et l’Amérique se fabriqua illico un héros à la mesure de ses rêves. Pour moi, il s’agit plus d’une fin de cycle et du début des ennuis. Janus n’a pas tort, je dois protéger mon cul ! Mais comment en suis-je arrivée là ? Pourquoi n’ai-je pas trouvé un bon mari, un qui ne sente pas la crevette et qui aurait pu me faire trois mômes en échange d’une cuisine toute équipée. Au lieu de cela, mon pensionnat « des Oiseaux » s’appelait le Blue Parrot et comme j’ai une idée assez arrêtée des mecs qui peuvent me mettre une main aux fesses cela a vite dégénéré. Après ce fut un enchaînement d'événements improbables pour une gamine. Un contrat de la mafia sur ma tête, l’United states secret service qui s’intéresse à moi sans vraiment en comprendre la raison, une affaire de famille à solder, un trésor à remonter à la surface et trois ans d’entrainement afin de toucher une pièce d’un dollar à 2500 pieds. Il faut reconnaître qu’il y a là matière pour thriller atypique. De Pinky Princess à Arlington Day, la baby doll qui faisait saliver les vieux cochons de la Nouvelle Orléans est devenue une femme qui se cherche. Je confesse qu’Érik Arnoux m’a fait monter progressivement en puissance au fil des planches, donnant de l’épaisseur à ma personnalité sans toutefois en révéler toutes les facettes. Quoi qu’il en soit, la pin-up des débuts se retrouve au cœur d’une des plus grandes conspirations politiques du siècle dernier… drôle de destin ! Mais je ne me leurre pas, je ne suis qu’une anachronie qui n’a pas sa place dans l’Histoire et qui ne laissera pour trace que quelques albums, à l’image de feu mon éditeur ! 

Avant de m’éclipser temporairement, une pensée particulière à David Morancho pour sa minutie d’architecte, son soin du détail et le réalisme de son dessin. 

Kennedy is dead, but the show must go on ! Why not in Vietnam ?"

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