dimanche 10 juin 2018

FONDU AU NOIR

© Delcourt 2017 - Brubaker & Phillips
À mi-chemin entre  fiction et réalité, Ed Brubaker, Sean Phillips et Elisabeth Breitweiser reviennent sur les sombres heures du maccartisme avec pour décors la fabrique à rêves hollywoodienne. 

Trafics d’influence, chantages, compromissions, magouilles et consorts constituent le quotidien de Charlie. Revenu brisé de la Seconde Guerre mondiale, il promène son syndrome post-traumatique sur les plateaux d’une Major de second rang pour qui il est scénariste. Mais n’alcool n’a pas totalement anesthésié ses derniers illusions et le meurtre, car lui sait que ce n’est pas un suicide, de Valéria Somers, le pousse à honorer sa mémoire et à essayer de retrouver la sienne. Au risque d’être lui aussi broyé par des forces qui le dépassent, il tente - dans un sursaut qui se voudrait rédempteur - de rétablir non pas la justice, mais de connaître la vérité, du moins celle qu’on lui laissera entrevoir. 

Cynique et sombre à souhait Fondu au noir dévoile, avec un dessin rarement pris en défaut, les outrances d’une époque où la chasse aux sorcières conduisait aux pires compromissions pour que le show… et le business puissent continuer. 

À lire tout en prévoyant de pouvoir y consacre quelques temps, car même si la fluidité du récit est travaillée, les 360 pages qui constituent cette histoire nécessitent un minimum de disponibilité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire