lundi 17 avril 2017

LA LOUVE

© Sarbacane 2017-  Palloni
Ginger mène une double existence. Comme beaucoup de femmes, elle fait deux journées en une : épouse modèle et mère aimante en soirée, « homme de main » sans scrupule d’un usurier que nul ne connait, le jour. 

Dans un album carré aux vingt chapitres pleins d’un gaufrier aux cases de taille identique, Lorenzo Palloni (The Corner, L’île) rythme la spirale infernale dans laquelle s’enfonce une héroïne qui œuvre dans un secteur où la pitié n’est pas de mise. Porté par un graphisme auquel les cent quatre-vingts pages permettent de s’acclimater, La louve dissèque le parcours émotionnel de Ginger qui ne sait que faire de ses dix doigts sinon frapper, frapper et frapper encore et qui, au fil des passages à tabac, comprend que finalement la violence n’est ni un moyen d’exister ni de subsister. 

Sans aucun effet de style inutile, si ce n’est quelques jolies figures dans l’agencement de certaines planches, Lorenzo Palloni a la volonté de rendre compte – au travers de la monotonie du 9x9 - de la brutale routine où s’enferme son personnage principal. 

Une histoire atypique, souvent racontée à la première personne, que certains prendront plaisir à recommander.

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