© Sarbacane 2017- Palloni |
Ginger mène une double existence. Comme beaucoup de femmes, elle fait
deux journées en une : épouse modèle et mère aimante en soirée, « homme
de main » sans scrupule d’un usurier que nul ne connait, le jour.
Dans
un album carré aux vingt chapitres pleins d’un gaufrier aux cases de
taille identique, Lorenzo Palloni (The Corner, L’île) rythme la spirale
infernale dans laquelle s’enfonce une héroïne qui œuvre dans un secteur
où la pitié n’est pas de mise. Porté par un graphisme auquel les cent
quatre-vingts pages permettent de s’acclimater, La louve dissèque le
parcours émotionnel de Ginger qui ne sait que faire de ses dix doigts
sinon frapper, frapper et frapper encore et qui, au fil des passages à
tabac, comprend que finalement la violence n’est ni un moyen d’exister
ni de subsister.
Sans aucun effet de style inutile, si ce
n’est quelques jolies figures dans l’agencement de certaines planches,
Lorenzo Palloni a la volonté de rendre compte – au travers de la
monotonie du 9x9 - de la brutale routine où s’enferme son personnage
principal.
Une histoire atypique, souvent racontée à la première personne, que certains prendront plaisir à recommander.