© Dargaud 2017 : Dillies |
Pour Loup, il y a un avant et un après. En fait, il n’y a qu’un
après, puisque qu’avant il n’y a rien, du moins aussi loin qu’il puisse
se souvenir. Le seul lien avec son passé absent : cette mystérieuse
virtuosité à la guitare, comme si toute sa vie s’y résumait.
Qui
sommes-nous derrière nos masques ? Que cherchons-nous à dissimuler ? La
vacuité de notre existence, l’absence d’envie de nos vies, quelques
sombres secrets ? Pour sa part Loup cherche à cacher qu’il n’est rien
pour personne et un étranger pour lui-même. Derrière le loup, il va
cependant devenir quelqu’un grâce à ses accords et lui qui n’est que
vide va remplir l’existence de ceux qui l’admirent. Cruelle ironie de la
vie !
Au gré du rythme d’un gaufrier 6x6 dont la
monotonie n’est rompue que par de rares planches pleine page, Loup se
penche sur la solitude et les états d’âme d’un guitariste à la mémoire
de poisson rouge. Le blues, ses soirées enfumées et ses petits matins
migraineux, la vie qu’il faut s’inventer ou se forger, la lancinante
certitude d’avoir été sans savoir quoi et pour qui… Renaud Dillies leur
donne vie au travers de petites cases colorées tout en volutes et en
détails ou sobres à tutoyer le dénuement.
Pleines de
poésie, les pérégrinations tant musicales qu’existentielles de Loup
constituent une jolie et agréable balade au gré de ses souvenirs.
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