lundi 13 juillet 2015

Tchèques sans conviction...

La Druzina 
 
© Glénat 2015 - Mazeau & Brada
Emportés par le maelstrom de la Première Guerre mondiale, Ratislav et Jilhana se battent pour l’émergence de la Tchécoslovaquie sur les ruines de l’empire austro-hongrois. Marionnettes portées par leurs sentiments au gré événements qui les dépassent, ils traverseront ce que Winston Churchill qualifia de « dernière grande aventure romantique de l’Histoire ».

L'année 2014 a vu fleurir les albums ayant pour cadre les tranchés de la Der des Ders. Bien peu sont sortis des limites hexagonales pour relater cette même guerre vue et vécue depuis d’autres fronts !

Malgré ce qui peut être dit, La Druzina n’évoque que brièvement la Légion Tchèque si ce n’est en trame de fond. À l’inverse de Kris et de son superbe Svoboda, Jacques Mazeau (qui adapte ici un de ses propres romans) ne s’attarde que fort peu sur cette mythique armée sans pays qui, ballotée d’un camp à l’autre et après avoir traversée toute la Sainte Russie, tenta de s’embarquer pour la France à Vladivostok ! Ce one-shot est plutôt l’histoire d’un homme et donc… d’une femme qui, succombant à l’irrationalité de leurs émotions et de leurs sens, traversent un conflit trop grand pour eux. Amours multiples, trahisons confuses constituent la base de ce récit dont il est difficile de percevoir où il veut mener le lecteur tant la psychologie des personnages, comme son fil rouge, sont, finalement, empreints de superficiel !

De son côté, Brada parvient à retranscrire l’époque par une mise en couleur appropriée, mais ne peut, malgré un découpage travaillé, se départir d’un certain statisme et d’une relative confusion dans la physionomie. Il manque au dessin comme au scénario cette fougue, si chère à l’âme slave, qui devrait tout emporter… Aussi, une fois l’album refermé, le souvenir qu’il en reste s’avère déjà des plus fugaces !

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