Terra prime : 1. La colonie
© Delcourt 2015 - Ogaki |
Voilà plus de
250 ans que le Victoria III fonce à la vitesse de la lumière et parcourt
l’espace à la recherche d’une planète qui pourrait abriter ses 1.053.258
habitants. Alors que l’Éden est en vue, des dissensions internes font voler le
vaisseau en éclats, laissant une poignée de survivants livrés à eux-mêmes sur
cette nouvelle "Terre"…
Terra prime est de ces albums qui
développent une vision en même temps qu’une histoire. Car au-delà du récit de
science-fiction pour adolescents, Philippe Ogaki semble vouloir imprimer aux
aventures d’Élise une dimension plus… existentielle. Il est ainsi question de
l’organisation d’une société vivant en vase clos, de la relativité, de
l'évolution, du sectarisme, de la peur de l’autre… Si l’intention est louable,
il s'avère difficile de donner à l’ensemble un contenu à la fois ludique,
didactique et non réducteur. En cela, Meteors
apparaissait beaucoup plus abouti ! Si certains raccourcis ne poseront
vraisemblablement pas de souci métaphysique à un jeune lectorat, ceux qui
voudront y regarder de plus près trouveront de nombreuses incohérences qui
seraient moins importantes si le propos se voulait uniquement récréatif. Ceci
étant, le travail produit par Philippe Ogaki mérite d’être salué pour son
ambition et la maîtrise de son graphisme. Le dessinateur est en effet aussi à
l'aise pour dépeindre une salle des machines qu'une forêt luxuriante.
Terra prime est une gentille allégorie sur
les déviances d’une Humanité imbue d’elle-même. Reste à savoir si son auditoire
saura en saisir toute la portée et en tirer les leçons qui s'imposent…
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