dimanche 8 février 2015

De l'or et une Rose pour un fossoyeur...

Undertaker : 2. Le mangeur d'or

© Dargaud 2015 - Dorison & Meyer
Undertaker ! C’est sous ce nom que les gens me connaissent. Chez vous, ce serait Le fossoyeur ! En fait, je m’appelle Jonas Crow. Je sillonne le pays pour quelques mises en bière et, même si mes concitoyens ne m’apprécient guère, je leur suis nécessaire ; alors ils font avec. Ici, ma petite entreprise ne connait pas vraiment la crise et il m’arrive même parfois d’avoir des clients pour le moins singuliers, comme ce Joe Cusco. À bien y réfléchir, j’aurais dû laisser l’affaire à Flitburn ou Woodmack, ce qui m’aurait évité un tas d’emmerdes. 

J’ai cru comprendre que ce premier opus était pour le moins attendu. Comme le monde est étrange. Alors que j’essaye de me faire le plus discret possible depuis trois ans, me voilà propulsé sous les feux de la rampe et comparé à mon copain Myrtille. N’exagérons rien ! Cependant, un croque-mort comme héros, cela interpelle. Un lieutenant mal rasé, un videur manchot ou un tueur à gages gaucher auraient sûrement été plus opportuns, mais les rôles étaient déjà distribués. Ceci étant, la situation oblige Xavier Dorison à s’arracher et à sortir des sentiers battus et rebattus du western. Il faut reconnaître que l’homme a de l’imagination et le scénariste du talent, car en reprenant les codes du genre (peut-il en être autrement ?), il en propose une variation pleine de saveurs. Il y a du sang, de la sueur et des larmes, des salauds typés, quelques questions existentielles et une belle Rose anglaise, coincée et honnête, un comble dans ce coin paumé ; et puis j’oubliais Jed, drôle d’oiseau que celui-là ! Je n’en dirais pas plus sur cet album sinon que c’est du bel ouvrage et que le découpage est un petit bijou de précision et d’efficacité. Au passage, n’oublions pas Ralph Meyer, à croire que nous nous attendions ! Je me découvre dans son dessin et surtout, je redécouvre le Far-West avec mes congénères plus vrais que nature ! Il ne manque que l’odeur des chevaux et la poussière dans les yeux. 

Sans vouloir faire de prosélytisme et paraphraser l’épître VII de Jim Mac Clure aux habitants de Tombstone « Heureux ceux qui croiseront l’Undertaker, car ils connaîtront le bonheur ; quant aux autres, ils ne sauront jamais ce qu’ils ont perdu… ».

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