lundi 12 janvier 2015

Heureux qui comme.....

Ulysse 1781 : 1. Le cyclope (1/2)
 
© Delcourt 2015 - Dorison & Hérenguel
Après avoir largement contribué à la victoire de Yorktown, le capitaine Ulysse Mc Hendricks est contraint de retourner parmi les siens à New Itakee. Commence alors un très long voyage pour retrouver sa femme Penn…

Le 12 novembre 2012, Éric Hérenguel écrivait à propos de son nouveau diptyque avec Xavier Dorison : "… Je ne pourrai pas faire plus que 4 pages par mois. Trop de détails, de cadrages, de "plus-value" à mettre dans cet album de 64 planches. Qu'importe ! Désormais, je préfère produire un album tous les deux ans au top que de nourrir les rayonnages des librairies déjà en surabondance …". Le 7 janvier 2015, Ulysse 1781 est enfin dans les bacs. 

Le résultat valait la peine de patienter tellement l’ensemble est cohérent et impressionnant, sans être grandiloquent. Découpage, organisation, composition... tout concoure à une lecture d’une fluidité saisissante. Éric Hérenguel fait preuve d’une maîtrise totale de son dessin, que ce soit dans les paysages, les scènes de combat ou les plans plus serrés. Le trait est précis, chaque expression travaillée, le moindre détail pensé afin de conférer toute son expressivité à un visage ou sa puissance à une séquence. Toutefois, sur ces encrages rehaussés d’un lavis à l’encre, la mise en couleurs sous Photoshop pose question, et si le recours à l’informatique, plutôt qu’à une colorisation en direct, permet de gagner en efficacité, il perd en touché et en émotion. Cependant, il faut rendre justice au travail de Sébastien Lamirand qui demeure des plus convaincants. Quoi qu’il en soit, ceux qui auront le loisir d’admirer les originaux noir et blanc en 55x41 apprécieront vraisemblablement ce que quelques gouttes de "sumi ink", un pinceau ou une plume Gilotte peuvent donner sur un Fabriano artistico au bon grammage... 

Ulysse 1781 doit également beaucoup au savoir-faire de Xavier Dorison. Familiarisé avec les adaptations littéraires, le scénariste du très attendu Undertaker sait réinterpréter l’Odyssée en mettant en scène un héros obstiné, teigneux, qui ne s'épanouit que dans l’adversité. Évidemment, il convient de prendre un certain recul par rapport à l’œuvre originelle pour goûter à cette transposition dans laquelle la Méditerranée est remplacée par un continent nord-américain en proie à la guerre civile et à l'annexion des étendues de l'Ouest.

À bien des égards, ce premier opus rappelle Long John Silver. Mais qui pourrait s’en plaindre tant ce volet introductif est bien écrit et superbement illustré ?

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