Ulysse 1781 : 1. Le cyclope (1/2)
© Delcourt 2015 - Dorison & Hérenguel |
Après avoir largement contribué à la victoire de
Yorktown, le capitaine Ulysse Mc Hendricks est contraint de retourner
parmi les siens à New Itakee. Commence alors un très long voyage pour
retrouver sa femme Penn…
Le 12 novembre 2012, Éric Hérenguel écrivait à propos de son nouveau diptyque avec Xavier Dorison : "…
Je ne pourrai pas faire plus que 4 pages par mois. Trop de détails, de
cadrages, de "plus-value" à mettre dans cet album de 64 planches.
Qu'importe ! Désormais, je préfère produire un album tous les deux ans
au top que de nourrir les rayonnages des librairies déjà en surabondance
…". Le 7 janvier 2015, Ulysse 1781 est enfin dans les bacs.
Le résultat valait la peine de patienter tellement l’ensemble est
cohérent et impressionnant, sans être grandiloquent. Découpage,
organisation, composition... tout concoure à une lecture d’une fluidité
saisissante. Éric Hérenguel fait preuve d’une maîtrise totale de son
dessin, que ce soit dans les paysages, les scènes de combat ou les plans
plus serrés. Le trait est précis, chaque expression travaillée, le
moindre détail pensé afin de conférer toute son expressivité à un visage
ou sa puissance à une séquence. Toutefois, sur ces encrages rehaussés
d’un lavis à l’encre, la mise en couleurs sous Photoshop pose question,
et si le recours à l’informatique, plutôt qu’à une colorisation en
direct, permet de gagner en efficacité, il perd en touché et en émotion.
Cependant, il faut rendre justice au travail de Sébastien Lamirand qui
demeure des plus convaincants. Quoi qu’il en soit, ceux qui auront le
loisir d’admirer les originaux noir et blanc en 55x41 apprécieront
vraisemblablement ce que quelques gouttes de "sumi ink", un pinceau ou
une plume Gilotte peuvent donner sur un Fabriano artistico au bon
grammage...
Ulysse 1781 doit également beaucoup au savoir-faire de Xavier
Dorison. Familiarisé avec les adaptations littéraires, le scénariste du
très attendu Undertaker sait réinterpréter l’Odyssée en
mettant en scène un héros obstiné, teigneux, qui ne s'épanouit que dans
l’adversité. Évidemment, il convient de prendre un certain recul par
rapport à l’œuvre originelle pour goûter à cette transposition dans
laquelle la Méditerranée est remplacée par un continent nord-américain
en proie à la guerre civile et à l'annexion des étendues de l'Ouest.
À bien des égards, ce premier opus rappelle Long John Silver.
Mais qui pourrait s’en plaindre tant ce volet introductif est bien écrit
et superbement illustré ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire