dimanche 27 mai 2012

Pauvre Alice ...

Billet sur l'opus 1 d'Alice aux Pays des Singes : Tome 1

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Alice a un problème ! Elle n’est plus au pays des Merveilles et elle se retrouve amnésique au pays des Singes. Le pire, c’est que tous les primates la prennent pour Tarzan ce qui, il faut bien l’avouer, est quelque peu vexant. Heureusement qu’Eddy le mandrill est là et que, grand cœur, il décide d’aider la gamine à regagner ses pénates. Car la pauvre, complètement paumée au milieu de la jungle, risque de finir en hors-d’œuvre pour tigres.


© Glénat 2012 - Keramidas & Tébo
Loin d’être une simple parodie d’Alice au pays des Merveilles, l’album de Tebo et de Nicolas Keramidas possède quelque chose de subversif et de savoureux, notamment dans la manière dont il égratigne la pauvre héroïne. Chiante à souhait, niaise à en devenir nunuche, rien ne lui est épargné. De la désobligeance des singes qui la prennent pour Tarzan - faut dire que pour eux tous les humains sont des tarzans - aux crottes de nez d’Eddy, la fillette affronte avec une naïveté suspecte les dangers séculiers de la jungle (marais, fleur carnivore, éboulement…) pour finir boulotée par un tigre danseur transformé en passeur vivant ! Il faut suivre …


Sur ce coup, les deux auteurs se sont visiblement lâchés, en laissant libre cours à une interprétation déjantée des rêveries de Lewis Carroll et en perpétuant, à leur manière, les pérégrinations de la donzelle. À mi-chemin entre le conte illustré pour enfants et la bande dessinée pour plus grands, cet album - avec sa galerie d’animaux abracadabrantesques et loufoques au possible - possède un côté transgénérationnel des plus sympathiques. L’humour potache de Tebo – qui visiblement se retient - allié à la naïveté et au foisonnement du dessin de Keramidas forment un cocktail désopilant, qui se lit avec un plaisir régressif.


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