© Akileos 2018 : Andrews Kaare |
Renato Jones a un vieux différent à régler avec les Uns %, cette frange de la population qui - à elle seule - possède autant que les 99% restants ! Tant de richesses dans si peu de mains induit inévitablement une certaine propension à se croire au-dessus des lois qui régissent le commun des mortels. Le problème, pour eux, c’est que Renato Jones veut leur faire rendre gorge pour leur suffisance et leurs excès. Pourquoi ? Voilà une très bonne question !
Attendue fin 2017, voici que la version française de The One % se retrouve dans les bacs de librairies.
Alors si le fond de l’histoire trouve en ces périodes de recomposition électorale un écho dans l’actualité, la solution proposée s’avère plus que radicale. « Faire payer les riches » un slogan remis au goût du jour par Kaare Andrews qui s’emploie vraiment à la chose, par dessins interposés, il s’entend ! Toutefois, que personne ne s’y trompe, il ne s’agit pas d’un énième remake de Robin des bois, puisqu'ici, entre la bourse ou la vie, c’est cette dernière qui est volée… Alors si le jaune de la couverture et une relative facilité à tailler dans le vif ou à tirer dans le tas peuvent rappeler la frénésie d’un Tarantino, le rôle de justicier tourmenté n’est pas, non plus, sans présenter certaines similitudes avec quelques comics, mais avec un côté mauvais garçon nettement plus marqué et assumé. Cependant, afin de ne pas se laisser gagner par un manichéisme réducteur entre le Bien et le Mal, une kyrielle de seconds rôles vient équilibrer et relativiser la croisade de Renato Jones. Du philosophique ? Peut-être ! Du politique ? Pourquoi pas ! Mais avant tout, et surtout, une sacrée dose de second degré, de régressif et de transgressif à souhait. Flinguer à tout va de vrais salauds tout en se donnant bonne conscience… quoi de mieux ?
Graphiquement, le résultat est plus contrasté. Frôlant le "génial" tout en ne pouvant s'éviter des planches à la composition un tantinet brouillonne, ce premier volume souffle le chaud et le froid mais ne peut laisser insensible. Si l’implication et la force mises dans cet exercice altèrent parfois la fluidité de lecture comme la compréhension du récit, il ne peut être retiré à l’ensemble un impact visuel qui doit beaucoup à la culture tant cinématographique que graphique de Kaare Andrews.
Alors comme à l’accoutumée sur ce type d’album, les avis seront contrastés. Quoi qu’il en soit à la fin de cette Saison une, il n’y a aucune raison de ne pas rempiler pour la suite !
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