De la peinture du XVIIIe siècle à la bande dessinée
© Glénat 2018 - Kowalczyk & Kim |
Le
fond Glénat qui œuvre pour le rapprochement du 9ème Art avec ses
illustres prédécesseurs est à l’initiative de l’exposition Venise sur
les pas de Casanova : De la peinture du XVIIIe siècle à la bande
dessinée qui, après Angoulême, fait les belles heures du couvent
Sainte Cécile de Grenoble du 22 mars au 16 juin 2018.
Venise,
Casanova ! Deux mots, et l’imaginaire s’enflamme. Zep, Jacques de
Loustal, Miles Hyman, Kim Jung Gi, Tanimo Liberatore, Manara, Griffo et
François Avril se sont laissés prendre eux-aussi au jeu, comme le firent
avant eux Jirô Taniguchi (Venice), Alfred (Italiques) ou Mœbius (Venise
céleste) et tant d’autres…
Après
quelques rappels historiques ou picturaux et une mise en situation,
Bożena Anna Kowalczyk - en tant que commissaire - et Stéphane Beaujean -
comme spécialiste es BD - laissent place aux impressions vénitiennes
des huit dessinateurs. Si tous ces dessins sont superbes et rappelleront
à ceux qui ont déambulé dans Cannaregio ou Dorsoduro maintes
hésitations (il est cependant impossible de se perdre dans les calle !
S’égarer peut-être, mais jamais très longtemps...), il est à remarquer
que ces illustrations demeurent dans l’orthodoxie générale à l’exception
de Liberatore qui ose transgresser l’éternité de la Sérénissime. Il est
vrai que la commande était Venise et Casanova ! Alors difficile de
s’affranchir réellement des carcans de l’iconographie traditionnelle qui
réduisent les vénitien(ne)s à l’éternel séducteur et la cité des Doges à
un lupanar de carnaval… Il est dommage de ne s’attacher qu’à la
superficialité des représentations et de préférer la lumière formatée
aux ombres suggérées.
Encore
une fois, Canaletto, Bellotto ou Guardi ne sont que des prétextes à un
exercice maintes fois effectué. N'aurait-il pas été souhaitable d’aller
ne serait-ce qu’un peu plus loin ?
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