samedi 2 septembre 2017

SAGA VALTA


© Le Lombard 2017 -  Dufaux & Aouamri
Il est maintenant temps pour Valgar de faire valoir ses droits sur celle qu’il aime et sur son fils. Mais Thorgerr ne voit pas les choses ainsi, bien décidé à réduire au silence celui qui a déshonoré son lignage… 

Fin du triptyque de Jean Dufaux et Mohamed Aouamri dans une frénésie en rouge et noir. Rouge comme le sang qui coule à flots, noire telle la magie qui obscurcit les esprits. 

Fidèle à l’esprit des sagas nordiques, le scénariste belge ne cherche pas foncièrement à innover et campe dans sa zone de confort en restant dans un registre classique, mais qui fonctionne parfaitement. En auteur avisé, il sait même - sur cet album de conclusion - refermer toutes les portes en se préservant une issue de secours… dès fois que l’envie lui prendrait de revenir un jour ! 

Pour trouver une dimension véritablement épique à cette histoire, il faut se pencher sur les compositions de Mohamed Aouamri et naviguer au gré d’un dessin réaliste et appuyé, foisonnant de détails, de muscles saillants et de poitrines voluptueusement galbées. Sensualité, passion et violence transpirent dans chaque planche dont le découpage judicieusement dosé entre verticalité et horizontalité, sait donner rythme et intensité au fil des évènements. 

Ainsi ce clôture ce qui apparaît désormais comme le premier volet d’une nouvelle saga dont la suite demeure encore en devenir.

CHEVALIER BRAYARD

© Dargaud 2017 - Zidrou & Porcel
Revenant chantant d’Jérusalem ! Lem ! Lem !
En son fief de Porcelle ! Celle ! Celle !
C’est en voyant femme et enfants ! Ents ! Ents !
Que Brayard compris fort tardiv’ment ! Ment ! Ment !
Que la route est sa maison ! Zon ! Zon !
Plus que de raison ! Zon ! Zon !

Après le superbe Les Folies Bergère et l’intéressant Bouffon, voici que le duo Zidrou / Porcel récidive avec Chevalier Brayard.
Cette fois encore, il est question de Moyen-Âge, de Croisades plus particulièrement et, à son habitude, Zidrou en profite pour délivrer une petite leçon de vie. Toutefois, il manque quelque chose d’essentiel à cet album… une âme. Le choix d’un trio iconoclaste autant qu’improbable, de nombreuses allusions relevant de la private joke, quelques échanges aussi tranchants que savoureux (voire anachroniques) ne suffisent cependant pas à faire de cette petite histoire… une belle histoire. Certes, le scénariste belge concocte un récit à sa manière et un dénouement à l’avenant, mais il ne peut être question ici de Monty Python comme annoncé. Accumulant les figures de style à la recherche d’effets tragico-comiques, cette troisième collaboration belgo-ibérique marque le pas sur les précédentes, mais reste toutefois de bonne facture avec un Francis Porcel qui se fend d’une belle brochette de protagonistes aux faciès empreints d’un crétinisme plus vrai que nature.