mercredi 20 janvier 2016

Ô Manie, ô Manie, ô Manie Ganza (air connu)

AZIMUT3. Les anthropotames du Nihil

Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! 
Suspendez votre cours : 
Laissez-nous savourer les rapides délices 
Des plus beaux de nos jours ! 

©Vents d'Ouest 2016 - Lupano & Andréae
Manie Ganza possède désormais l’éternelle jeunesse, mais ces minutes volées manqueront à d’autres ! 

Microcosme fantasmagorique à l’imagerie rétro-futuriste Azimut entraîne vers des contrées où la démesure devient une vertu cardinale. À l’évidence, Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andréae cultivent un goût partagé pour l’invraisemblable, à l’image du titre néologique de leur dernière production : Les Anthropotames du Nihil. Ce dernier, tels les chronoptères et autres saugres, résume à lui seul, l’originalité qui habite cette série. Toutefois, cet univers où l’extravagance est une vérité et l’irrationnel un lieu commun est particulièrement pensé et structuré selon une (a)logique quelque peu insaisissable. 

Prenant le flot des secondes perdues comme fil conducteur, Wilfrid Lupano décline, à l’envi, ses variations sur le temps n’en laissant que peu au lecteur qu’il entraîne dans des odyssées parallèles aussi poétiques qu’iconoclastes et qui, malgré Euclide, devraient se rejoindre. Sur un registre aussi particulier, le trait de Jean-Baptiste Andréae est irréprochable. D’une superbe précision dans leur mise en couleurs, chacune de ses planches se révèle d’une créativité et d’une maîtrise graphique peu commune, tout en restant d’une facilité de lecture qui frôle l’insolence. 

Initialement prévu en trois puis en quatre tomes, et il serait même question d’un cinquième, Azimut est une voluptueuse déambulation dans un Pays de Cocagne, dont la naïve absurdité pourrait faire perdre le Nord aux plus cartésiens.

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