2. La part du diable
© Dargaud 2018 - Brugeas & Toulhoat |
Taormine est tombée et Harald comme Robert, sur l’injonction de
Maniakès, patientent à Catane. Mais l’inactivité est le pire des poisons
pour ces mercenaires privés de l’adrénaline des combats…
Bains
de sang et trahisons sont les piliers sur lesquels Vincent Brugeas
construit cette nouvelle série. Il faut dire que le XIe siècle s’y prête
à merveille et permet à tout un chacun d’étancher sa soif de gloire et
de vengeance dans l’ivresse des combats.
Le monde dessiné
par Ronan Toulhoat est excessif et son trait nerveux et encré sait
saisir la violence des rixes comme l’impétuosité et la fourberie des
protagonistes. Sur ce second volet, le jeune dessinateur s’enivre de
mouvements et plonge le lecteur dans un maelstrom de folie et de sang,
multipliant les angles de vue pour mieux rendre compte de l’empressement
des assaillants à entre-tuer. Toutefois, face à tant de frénésie, le
scénariste du Roy des ribauds se ménage des temps où la sournoiserie
illuminée d’Étienne comme le machiavélisme de Maniakès permettent à
chacun de reprendre son souffle ; et puis, dans cet univers de brutes,
deux fleurs aussi belles que vénéneuses égayent un palais où plane la
mort.
Féroce et effréné, La part du diable entraîne au
travers d’une époque où le fil de l’épée servait à tromper l’ennui et
sait, grâce au recours astucieux d’une voix off, apporter la
distanciation nécessaire à la compréhension générale de l’intrigue qui
se noue au pied de l’Etna.
L’épopée sicilienne de Robert
se termine et il entraîne désormais derrière lui tout son petit monde
vers le sud de l’Italie et plus loin encore vers Constantinople…
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