lundi 8 juillet 2013

Viva el Libertador !

Secret : 1. Adelante ! 

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© Dupuis 2013 - Giroud & Rey
Ángel a eu la chance et le mérite d’aller étudier en ville, sort inespéré pour un fils de paysan dans cette Espagne du début du XIXe siècle. Quelques années plus tard, l’invasion du pays par les troupes de Joseph Bonaparte fera de lui un chef de guerre redouté. Mais qu’un simple péon puisse sauver le royaume indispose la noblesse ibérique qui convient de rappeler au "Libertador" son passé et son rang… 

Quelle famille n’a pas un cadavre dans son placard ? Un de ceux qui sont passés sous silence dans l’espoir d’être oublié, mais que le temps ne parvient jamais à effacer totalement. Sur ce constat, Frank Giroud a bâti une collection dans laquelle il s’attache à décrypter les conséquences de ces non-dits sur ceux qui en sont les dépositaires consentants ou non. 

Au-delà d’une confession familiale qui tarde à prendre consistance, mais qui pourrait constituer le cœur du deuxième volet du diptyque, ce premier opus se relève fortement marqué par le romanesque historique. Amour et trahison, religion et révolution, idéalisme et compromission, fausses vérités et vrais faux-semblants sont quelques-uns des ressorts dont le scénariste use sans abuser. Parallèlement au destin guerrier et amoureux d’Ángel, Frank Giroud aborde de nombreuses thématiques qui résonnent avec notre actualité. Le poids des institutions et de l’Église, la hiérarchisation de la société ou la condition féminine transparaissent ainsi au travers des dialogues ou des différentes situations auxquelles le "Libertador" est confronté. Paradoxalement, la révélation qui est censée bouleverser la vie du jeune héros passerait presque inaperçue tellement elle s’inscrit dans la logique de la situation. 

L’autre bonne surprise vient du dessinateur barcelonais Javi Rey et de la belle maturité dont il fait preuve. Son trait est déjà maîtrisé, ses décors sont précis et soignés et la physionomie de ses personnages est bien campée sans toutefois verser dans le réalisme trop poussé. Ses soixante-quatre planches s’avèrent très agréables à parcourir d’autant plus que la couleur de Delf les met habilement en valeur. 

Il est des secrets qu’il faut parfois savoir partager, Adelante est de ceux-ci !

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