vendredi 27 juillet 2018

ARTEMISIA

© Delcourt 2017 - Ferlut & Baudouin
Artemisia Gentileshi, un nom aujourd’hui oublié, mais que Nathalie Ferlut et Tamia Baudouin font revivre et redécouvrir. 

Femme en un temps où cela ne signifiait pas grand-chose, cette artiste réussit le tour de force d’entrer à l’Accademia degli Arti del Disegno de Florence gagnant ainsi le droit d’acheter ses couleurs et ses toiles, mais avant tout de vivre de son art. Esprit indépendant, marquée dans sa chair par son époque, elle exprima dans sa peinture toute la révolte qui bouillait en elle et qui fit d’elle l’égale des plus grands. Avec cette autobiographie, les deux auteures rendent hommage - de belle manière - à une femme en avance - à bien des égards - sur son époque. Prenant résolument parti, ce récit s’attache essentiellement aux premières années d’Artemisia, celles qui la façonnèrent. Il est alors surtout question, de sa relation tumultueuse avec un père qui ne vivait qu’à travers la Peinture, de son viol et du procès qui s’en suivi, de sa difficile émancipation à être admise en tant que femme et artiste. En racontant, cette destinée hors normes au travers de ceux qui en furent les témoins, Nathalie Ferlut livre un scénario fluide sur lequel Tamia Baudouin développe un parti graphique atypique qui confère à ce one-shot une dimension picturale totalement en osmose avec le sujet. 

Artemisia resta longtemps dans l’ombre artistique d’un père où beaucoup se sont complu à la contraindre. Il n’est que justice qu’elle soit aujourd’hui reconnue pour elle-même et cet album y contribue à sa modeste façon.

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