jeudi 5 septembre 2019

GUNFIGHTER


© Glénat 2019 : Bec & Rouge
Craig Bellamy reprend connaissance. Il a salement morflé, mais grâce aux Cotten, il est toujours en vie. En retour, ils requièrent son aide pour conduire leurs longhorns à Abilene… 

Avec Gunfighter, Christophe Bec refait irruption dans le genre par la grande porte ! L’entrée en matière est bien posée, les fils narratifs sont rapidement noués et les divers flashbacks distillent suffisamment d’éléments pour laisser subodorer quelques développements à venir, sans dévoiler outre mesure le cœur de l’intrigue. En procédant de la sorte, le scénariste de Prométhée ne se ménage que peu de possibilités de digressions et de réelle surprise ! Ainsi pour ce western, il centre son propos sur un bad-boy gunfighter dans le rôle-titre et fait graviter, autour de lui, une kyrielle de seconds rôles académiques. Il y a Katherine, la jolie fermière au lourd secret, Charles Wallace, le cattle king mégalomane sans scrupule affublé d’une progéniture à l’avenant, Garth, le fidèle serviteur de la famille, Wayne, le frère impétueux et bien d’autres… De son côté, la participation de Michel Rouge à ce projet apparaît comme une évidence et son trait sait pleinement rendre compte de l’immensité des espaces de l’Arizona et insuffler le mouvement et l’expression voulus aux différents protagonistes. Visuellement le résultat n’appelle aucune remarque, Michel Rouge contrôle lui aussi son sujet. 

Cette trop grande maîtrise, tant au niveau du scénario que du dessin, est paradoxalement le seul bémol qui puisse être fait à cet album. En agissant de la sorte, outre le fait de mettre la barre très haut, Christophe Bec, Michel Rouge et, n’oublions pas, Corentin Rouge se mettent dans les ornières d’un classicisme dont il leur sera difficile de s’extraire. Toutefois, il sera mal venu de bouder le plaisir qu’offre la lecture de ce volet introductif parfaitement réalisé, bien que quelque peu convenu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire