mercredi 15 octobre 2014

Drôle de Louzeau

La mondaine : Tome 2

© Dargaud 2014 - Zidrou & Lafebre
Un bombardement, un abri, une nuit d’avril quarante-quatre trop douce pour se terrer. Un peu, beaucoup de champagne, et les souvenirs qui reviennent : la Mondaine, les putes, les Allemands…

Clown mélancolique qui traverse la guerre sans vraiment trouver sa place, Aimé Louzeau délaisse ses rêves d’enfant pour essayer d’assumer ses contradictions. Et Dieu sait qu’elles peuvent être nombreuses pour un flic en mille neuf cent quarante-deux, surtout lorsqu’il se laisse aller à certaines facilités. 

La Mondaine aborde nombre de sujets aussi différents que difficiles à traiter, tels que les illusions déçues, le poids de la religion, la folie, la manipulation des perversions de chacun ou bien encore le rôle de la Police durant l’Occupation, mais sans vraiment aller au fond des choses. Volonté délibérée ? Contrainte du format ? Quoi qu’il en soit, une fois la lecture de ce dernier volet terminée, il est délicat de définir la teneur du message, si message il y a ! Sur ce scénario, un rien confus, Jordi Lafebre franchit indéniablement un cap. Son graphisme acquiert ici la maturité nécessaire à ce second album plus triste, plus grave. Toutefois, subsistent les réminiscences d’une indicible candeur qui apparaît un tantinet anachronique par rapport à la période et les thèmes abordés, mais qui, paradoxalement, participe au charme de l’album.

La Mondaine est un diptyque un rien déconcertant. N’en reste pas moins quelques moments savoureux ou poignants où la maîtrise de Zidrou fait son œuvre. Ce qui ne suffit cependant pas à donner une réelle cohérence, un sens, à l’ensemble.

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